jeudi 6 mars 2008

Le sacre du Printemps - EMMANUEL GAT

Mais ce n'est même plus de la danse, juste une émotion qui vous est enfoncée à vif dans le corps. 3 femmes corbeaux désespérées. De la salsa pour faire croire qu'il pourrait exister des couples. Sûrement une question de séduction. Au final, juste 5 corps écrasés. A l'unisson.
Alors, tant pis pour ce qu'en dit Télérama aujourd'hui "Le Sacre... d'Emmanuel Gat n'atteint pas le niveau de violence, de quasi-lynchage, distillé par une Pina Bausch par exemple.

Ni même l'angoisse sourde obtenue par le nombre chez Maurice Béjart".


Béjart... Faut pas déconner.

Le repas - NATHALIE PERNETTE

Le repas. Classique et inventive à d'autres moments, Pernette. Les corps se jettent gracieusement. Bon, pourquoi donc ? Le geste est beau, on ne sait pas trop ce que veut donner cette énergie. On préfère quand le ballet mécanisé du "mettre la table" se met en branle. Quand les couverts cliquettent, et sont propices aux contacts. Quand une table à manger se transforme en meuble isoloir. Qu'ils s'énervent, les convives.

Elle a aussi mis sa pate à Stop Gap. Sa pate à crèpe. Dégueulasse, disent les gueules des danseurs. Ca suffit amplement à en faire une chorégraphie, ça y est je deviens minimaliste... Hum, ça rime avec élitiste ! Qu'importe, la musique et leur petit air me trotte dans la tête.

Stop Gap tout seul

Eldorado - ANGELIN PRELJOCAJ

Voilà qui ne va pas me réconcilier avec les "grands". Et pourtant mon amour pour Angelin semblait ne pas trouver ses limites. Mais ELDORADO me laisse perplexe, je retrouve le contact, l'engagement, la gestuelle. Je retrouve beaucoup trop tout ça. Horreur : je sais maintenant ce qu'il fera avant que cela n'arrive. A moins que je hais la musique qui l'accompagne ?
Bref, un simple plaisir esthétique, ce n'est pas rien non plus. N'ai pas lu le carton d'accompagnement. N'ai absolument aucune idée de son idée, inspiration... Les Incas ? A cause des loupiotes étoilées. Et si c'est bien ça, what's the point ? Je n'attends pas une théorie, mais enfin, un univers au moins.



Mince, quand on regarde le documentaire, on apprend que c'est Stockhausen qui a demandé son ballet à Preljocaj. Il ne faut rien lui commander à Angelin. Il s'est laissé impressionner.
Donc l'idée serait d'interroger la quête du paradis. Impossible à retrouver en les regardant danser. C'est mécanique. 2 et 2 couples font 8 personnes.

Suis néanmoins rassurée. Il m'a fait penser à Bartabas après avoir perdu son cheval, pétri d'esthétisme et plus du tout sensible. Mais Angelin a l'air en forme. Simplement cela ne se fait pas de réclamer son ballet. Qu'est-ce qu'il trouvera quand ce sera au tour de Boulez de l'assaillir ?