mercredi 7 mai 2008

Annonciation - ANGELIN PRELJOCAJ

Un mois d'intervalle entre le Théâtre de la Ville et le CND. La première fois, je n'avais pas lu la plaquette. J'ai imaginé un truc biblique, bien sûr, avec un tel titre. Mais la séquence même ne venait pas. Foutus parents laïques. Cependant, quelque chose de l'ordre de l'accouchement se dégageait de la pièce. Danseuses fluettes, pourtant. Depuis, j'ai lu "l'histoire". Hum, Marie n'est pas encore au courant.
Au TDV, grandiloquence. Silhouettes au loin. Au CND, on se croirait à la clinique des Bleuets. En comité restreint. Mais l'horreur de la venue du bout de chou est présente dans la dureté des gestes exécutés. L'ange est Gaëlle Chappaz, magnifique en répétitions, bizarrement un peu fade sur scène. La jolie japonaise du TDV était plus incisive. La faute à une blessure, peut-être.
Quant à Marie, dansée par Natacha Grimaud dans les deux cas... Inexistante en répétitions. Maigre. Transfigurée, emportée sur scène. Les 2 fois. Marie petite chose effrayée pleine de volonté.

vendredi 25 avril 2008

Noces - ANGELIN PRELJOCAJ

1 an et demi d'intervalles entre les deux visions de la pièce. Surtout, je passe du Théâtre de la Ville à la petite salle du CND. Et ça change tout. Misère de la célébrité.
Ce ballet virevoltant devient cruel, manifestation du machisme habituel. Une petite tape sur les fesses au passage, se marier pour une femme : fermer les yeux. Sa robe blanche est un étrange fruit qui pend aux arbres, de ce qui n'est pas un paradis (remember ELDORADO). Très cruel donc, malgré les costumes qui pourraient faire penser à un autre temps. A peine une solidarité féminine s'esquisse-telle, mais elle n'a rien de la bande que forment les mecs avec facilité.
Preljocaj féministe ?

jeudi 6 mars 2008

Le sacre du Printemps - EMMANUEL GAT

Mais ce n'est même plus de la danse, juste une émotion qui vous est enfoncée à vif dans le corps. 3 femmes corbeaux désespérées. De la salsa pour faire croire qu'il pourrait exister des couples. Sûrement une question de séduction. Au final, juste 5 corps écrasés. A l'unisson.
Alors, tant pis pour ce qu'en dit Télérama aujourd'hui "Le Sacre... d'Emmanuel Gat n'atteint pas le niveau de violence, de quasi-lynchage, distillé par une Pina Bausch par exemple.

Ni même l'angoisse sourde obtenue par le nombre chez Maurice Béjart".


Béjart... Faut pas déconner.

Le repas - NATHALIE PERNETTE

Le repas. Classique et inventive à d'autres moments, Pernette. Les corps se jettent gracieusement. Bon, pourquoi donc ? Le geste est beau, on ne sait pas trop ce que veut donner cette énergie. On préfère quand le ballet mécanisé du "mettre la table" se met en branle. Quand les couverts cliquettent, et sont propices aux contacts. Quand une table à manger se transforme en meuble isoloir. Qu'ils s'énervent, les convives.

Elle a aussi mis sa pate à Stop Gap. Sa pate à crèpe. Dégueulasse, disent les gueules des danseurs. Ca suffit amplement à en faire une chorégraphie, ça y est je deviens minimaliste... Hum, ça rime avec élitiste ! Qu'importe, la musique et leur petit air me trotte dans la tête.

Stop Gap tout seul

Eldorado - ANGELIN PRELJOCAJ

Voilà qui ne va pas me réconcilier avec les "grands". Et pourtant mon amour pour Angelin semblait ne pas trouver ses limites. Mais ELDORADO me laisse perplexe, je retrouve le contact, l'engagement, la gestuelle. Je retrouve beaucoup trop tout ça. Horreur : je sais maintenant ce qu'il fera avant que cela n'arrive. A moins que je hais la musique qui l'accompagne ?
Bref, un simple plaisir esthétique, ce n'est pas rien non plus. N'ai pas lu le carton d'accompagnement. N'ai absolument aucune idée de son idée, inspiration... Les Incas ? A cause des loupiotes étoilées. Et si c'est bien ça, what's the point ? Je n'attends pas une théorie, mais enfin, un univers au moins.



Mince, quand on regarde le documentaire, on apprend que c'est Stockhausen qui a demandé son ballet à Preljocaj. Il ne faut rien lui commander à Angelin. Il s'est laissé impressionner.
Donc l'idée serait d'interroger la quête du paradis. Impossible à retrouver en les regardant danser. C'est mécanique. 2 et 2 couples font 8 personnes.

Suis néanmoins rassurée. Il m'a fait penser à Bartabas après avoir perdu son cheval, pétri d'esthétisme et plus du tout sensible. Mais Angelin a l'air en forme. Simplement cela ne se fait pas de réclamer son ballet. Qu'est-ce qu'il trouvera quand ce sera au tour de Boulez de l'assaillir ?

mercredi 27 février 2008

Umwelt - MAGUY MARIN

Hum.
Après 15 minutes, j'ai compris l'idée générale. Au bout d'une demie-heure, je regrette franchement de ne pas avoir bu, fumé, n'importe quoi qui me permettrait d'être hypnotisée. Quelques minutes plus tard, je considère en avoir eu pour mon argent et pars très discrètement, pas un signe de protestation non, juste un peu d'ennui.
Timing bizarre puisque à ce moment même, trois de mes amis sont aussi sortis, sans concertation. On n'en attendait certainement pas plus.
Néanmoins, je suis toute prête à entendre que ce spectacle est MAGNIFIQUE.
Mais... Un dispositif trop disposé, systématique. Une répétition qui n'amène aucune évolution, même à petits pas. Une esthétique trop propre.

jeudi 24 janvier 2008

Limbs Theorem - WILLIAM FORSYTHE

Danseurs virtuoses c'est certain. Du Ballet de L'Opéra de Lyon. Eh bien je veux aussi parfois béer et voir des danseurs non-humains, des bêtes désarticulées.



Une déconstruction de la danse classique qui lui fait la part un peu trop belle. Un univers type garage ou parking qui devait représenter l'avant-garde au début des années 90. Oui mais, j'aime chez Forsythe son attachement constant aux figures de l'enlacement, cela s'appelle sûrement de la danse-contact. C'est benêt nonobstant enthousiasmant.